Déforestation, 2400 arbres coupés chaque minute

La déforestation, qu’en est-il réellement ?
2400 arbres sont coupés chaque minute.

La déforestation est le phénomène de diminution ou de disparition des espaces forestiers. Elle est due principalement au trafic illégal du bois, au déboisement lié à l’élevage bovin et aux cultures intensives (soja, hévéa, huile de palme), aux exploitations minières, aux destructions pour construire des routes, des barrages… Elle est donc liée essentiellement aux actions de l’Homme.

Les forêts sont indispensables à la planète : elles régulent les équilibres climatiques, empêchent l’érosion des sols, assainissent l’eau, abritent 80 % de la biodiversité animale et végétale, subviennent aux besoins des populations locales. Elles réduisent les maladies infectieuses (IRD) et 50% des médicaments en proviennent .

Et pourtant…2400 arbres sont coupés chaque minute. Les forêts perdent chaque année plus de 13 millions d’hectares selon la FAO (organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) soit l’équivalent de la superficie de l’Angleterre.

Au rythme actuel, les forêts tropicales devraient disparaître, d’ici 50 à 70 ans. 55% de l’Amazonie, le « poumon de la planète » aura disparu à l’horizon 2030 selon WWF.

Ce phénomène en progression risque d’avoir des conséquences irréversibles.
L’agriculture est responsable de 80% des déboisements dans les zones tropicales.

Les conséquences de la déforestation

  • Aujourd’hui, la déforestation est responsable de 20 à 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, principales causes du réchauffement de la planète.
  • 27 000 espèces animales et végétales disparaissent chaque année. Nous nous coupons ainsi de ressources inestimables.

Les sols s’érodent ce qui ne permet plus de filtrer les polluants et de régulariser le débit des rivières . Un sol dénudé n’apporte plus les protections nécessaires contre les pluies violentes . Les arbres disparus ne peuvent plus maintenir le taux d’humidité dans l’atmosphère.

Quand un espace forestier est surexploité, il perd sa valeur : il ne repousse pas et finit par être rasé par des industriels de la pâte à papier puis investi par des cultivateurs (de soja par exemple).

L’acteur majeur de la déforestation est l’agriculture responsable à 80% des déboisements dans les zones tropicales. (l’élevage, la culture du soja et de l’huile de palme, le caoutchouc, la pâte à papier, le marché du bois).

En Europe, le soja est surtout utilisé pour nourrir nos animaux d’élevage (porcs, poulets, saumons…). Selon les ONG (Greenpeace, WWF) la grande majorité du soja produit en Amazonie est génétiquement modifiée.

L’huile de palme est le principal facteur de la déforestation en Indonésie. Elle sert dans les secteurs alimentaire (80 %), cosmétologique (19 %) et énergétique (1 %). Elle se trouve dans les plats préparés, les chips, les pâtes à tartiner, les biscuits, le lait pour bébé, les sardines en boîte, la mayonnaise, les céréales, le chocolat, le fromage râpé, les pâtes à tarte…

Elle est également utilisée dans nos voitures. Seulement, le «biodiesel», bien plus polluant que l’essence, n’est pas une énergie renouvelable puisqu’elle représente une catastrophe pour les forêts et les émissions de gaz à effet de serre.

Une situation qui s’aggrave au Brésil.
Les implications de la déforestation sur les populations locales d’Amazonie

Selon l’INPE (institut national sur la recherche spatiale), 8 000 km2 de forêts amazoniennes ont été détruits en 2016 (29% de plus qu’en 2015) de façon légale. En ajoutant son pendant illégal, c’est l’équivalent de la superficie de la France qui aurait disparu l’an dernier au profit de l’élevage de bovins et de la production de soja. On peut y ajouter la construction de barrages, de ports et de routes. Hors, il y a de plus en plus d’investissements en ce sens. Face à cela, la population a du mal à se mobiliser. Avec la crise politique et économique, protéger les forêts n’est pas la priorité du gouvernement.

Les peuples autochtones (1,5 million de personnes au Brésil) en sont les protecteurs. 3 000 d’entre eux se sont rendus à Brasilia en avril dernier pour demander au gouvernement de stopper sa politique destructrice. Ce fut la plus grande mobilisation indigène depuis 3 décennies (mouvement Terra libre). Mais le Brésil est le pays le plus dangereux pour les militants environnementaux selon l’ONG Global Witness : En 5 ans, ils sont 207 (pour la majorité, autochtones) à y avoir laissé leur vie.

Greenpeace et 90 autres organisations internationales ont lancé le mouvement « resist » pour exiger du gouvernement de cesser le saccage tant au niveau social qu’au niveau environnemental. Mais la militante du programme sur l’Amazonie brésilienne à Greenpeace, Cristiane Mazetti est pessimiste : selon elle, seul un sursaut de la population brésilienne pourrait laisser de l’espoir mais la population est fragilisée par des années de crise politique…


Nos choix de consommation sont déterminants. Chacun de nous fait partie de la solution.


Des solutions doivent émerger ou se poursuivre au niveau des États et entre eux : reconnaître la forêt et son importance écologique, faire évoluer les législations en ce sens, fixer des normes protectrices pour les écosystèmes forestiers et les populations y vivant. Des études montrent qu’une gestion durable des forêts tropicales avec la participation des populations locales suffirait largement à couvrir l’ensemble de nos besoins.

Mais à notre niveau nous direz-vous…que peut-on faire ici et maintenant ? Agir sur notre mode de consommation par une prise de conscience peut renverser la tendance.

  •  Les meubles en teck bon marché proviennent en majorité des forêts de Java. Les labels FSC et PEFC garantissent une provenance de forêts gérées durablement.
  • En France, nous consommons 150 kg de papier par an par personne, 340 kg aux Etats-Unis et 200 kg en Allemagne. Essayons d’en limiter l’utilisation.
  • Le développement des cultures de palmiers à huile est responsable de 20% de la déforestation mondiale. Achetons nos produits en toute conscience.
  • La production massive des protéines animales (lait, œufs, viande…) par l’élevage industriel impacte l’environnement et le bien-être des animaux. On peut réduire ou arrêter de consommer ces protéines au profit des protéines végétales.
  • Les surfaces mises en culture pour fournir nos agro-carburants dévorent les forêts, préférons le vélo, la marche à pied ou même le co-voiturage dès que cela est possible.
  • Adoptons l’économie circulaire (recyclage, customisation, troc…) pour redonner vie à nos objets…
  • Gérer durablement les forêts tropicales

Peut-être que le salut des forêts viendra d’initiatives citoyennes ou peut-être aussi sera-t-il le résultat d’une prise de conscience au niveau des états? La seule question qui demeure à ce «sursaut» est : quand ?

par  Marie Laversanne

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